Plutôt que de décrire et d’expliquer une nouvelle fois ce qu’est la Gestaltthérapie, la dimension théorique qui en fait sa spécificité, sa méthodologie et son application clinique, –informations que vous pourrez trouver sur d’autres sites relatifs au sujet ou sur lesquels je vous orienterai à votre demande, je choisis de vous dire comment je travaille : alliant la richesse conceptuelle de cette forme de psychothérapie relationnelle et humaniste, que je revisite fréquemment, enrichie de mes expériences professionnelles et dans un souci de post-formation régulière, à mes expériences de vie et à la présence du patient, la situation thérapeutique devient un moment précieux de rencontre. Il ne s’agit pas de deux entités isolées, le thérapeute avec son supposé savoir et le patient avec son malaise et ses souffrances mais d’une unité relationnelle de deux êtres humains en présence.
C’est par la qualité de mon écoute et de ma présence que je dois au patient, sa présence désireuse de changements, que quelque chose de nouveau, entre nous et pour lui, va pouvoir peu à peu prendre forme tout au long du processus de la thérapie. Formes de contact plus ajustées à l’environnement que permet la situation thérapeutique qui vont essaimer et s’adapter peu à peu aux multiples situations rencontrées dans l’environnement extérieur au cabinet de thérapie. Le patient va retrouver son aisance, sa capacité de mouvement, son potentiel créateur, ses fonctions d’aliénation ou d’identification de ce qui est nourrissant ou non pour lui dans l’environnement. Ceci lui permettra de s’inscrire dans un processus de croissance, tournant le dos aux modalités défectueuses de contact, sources de souffrance et d’isolement. Ainsi pourra-t-il trouver sa place et exister de façon plus satisfaisante dans sa famille, son milieu professionnel, sa vie sociale, en exprimant ses besoins, sans craindre d’aller chercher du soutien nécessaire dans l’environnement au service de sa singularité et de la réciprocité avec les autres, processus qui permettra qu’adviennent des personnes libres, créatives, respectueuses d’elles-mêmes et des autres.
J’accompagne en ce moment des patients qui freinent à leur insu leur capacité à faire des ajustements créateurs dans les situations rencontrées à cause de modalités de contact réductrices, routinières, non questionnées dans lesquelles prévalent la confusion, la confluence, la dévalorisation, le manque d’estime de soi, source de souffrance qui leur indiquent qu’ils ne peuvent pas continuer sur ce mode et qui les conduit en thérapie.
Des traumatismes divers (accidents, problèmes de santé, problèmes affectifs, etc) tendent à immobiliser certains patients dans ces situations douloureuses, les empêchant de s’orienter et choisir librement dans l’ici et maintenant des situations et contextes dans lesquels ils se trouvent. Bien souvent, j’ai remarqué qu’ils compensaient par des habitudes alimentaires problématiques.
Mon travail consiste à les aider, à leur rythme, à leur permettre de retrouver mouvement, fluidité, capacité de choisir selon ce qui fait sens pour eux, à retrouver une agressivité saine au service de leur croissance et dans le respect des autres, au lieu de retourner contre eux ce qu’ils ne peuvent pas exprimer à l’autre concerné, dans une forme ajustée, à accepter et assimiler la nouveauté. Il est donc question de déconstruire les formes figées et permettre la danse de formes esthétiques plus adaptées aux situations nouvelles.
C’est chaque fois pour moi une profonde joie de mesurer avec le patient le chemin que nous avons parcouru au cours du processus de thérapie. Quelle émotion partagée quand le patient prend conscience de la singularité de son existence et qu’il mesure qu’il n’est pas seul au monde mais accepte de demander du soutien dans le respect de lui-même et des autres! Ainsi trouvent leur place l’expression de la singularité de chacun et de la réciprocité entre les êtres humains. Cette recherche constitue l’axe signifiant de mon travail au service des patients.